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Organisation Internationale du Travail
   Flash spécial
  Le courrier du Bureau de l'OIT pour la France   
 
 
 
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319e session du Conseil d’administration, 16-31 octobre 2013
 
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 Baromètre des discriminations au travail
 
Paris, 7 octobre 2013 : L’OIT et le Défenseur des Droits publient une enquête sur la perception des discriminations par les demandeurs d’emploi.
 
Le Bureau de l'Organisation internationale du travail (OIT) pour la France et le Défenseur des droits publient chaque année depuis 2008 un baromètre des discriminations ressenties au travail par les salariés et les agents du public. Pour donner aussi la parole aux demandeurs d'emploi, cette année un sondage sur la perception des discriminations dans l'accès à l'emploi vient compléter cet éclairage sur un sujet au cœur des préoccupations de l'OIT. « La convention n°111 relative à la discrimination en matière d'emploi concerne les personnes exerçant une activité professionnelle mais également les personnes en recherche d'emploi », rappelle Jean-François Trogrlic, Directeur du bureau de l'OIT pour la France, « cette première enquête sur les chômeurs nous renvoie une photographie globale des discriminations dans une période particulière de crise où, pour la première fois, en Europe nous assistons à une remise en cause de législations ou d'accords dans le champ social ». Le Défenseur des droits, Dominique Baudis, a souligné que ses services étaient saisis de nombreuses réclamations de chômeurs victimes de discriminations à l'embauche.
 
Le sondage a été réalisé auprès d'un échantillon de 1004 personnes, représentatif des demandeurs d'emploi âgés de 18 ans et plus. Un focus particulier a été apporté sur les habitants des Zones urbaines sensibles (ZUS) avec 502 demandeurs d'emploi interrogés.
 
Parmi les causes principales de discrimination le plus souvent citées, trois critères sont jugés comme des obstacles à l'embauche par huit à neuf personnes sur dix : être enceinte (89% et 80% en ZUS), être âgé de plus de 55 ans (88% dont 94% chez les 50 ans) et être obèse (78%). Le handicap arrive non loin derrière (72%). La perception des discriminations est relativement importante : Près de quatre demandeurs d'emploi sur dix (37%) déclarent en avoir été victimes personnellement. 30% des chômeurs depuis plus de trois ans ont été victimes de discrimination à plusieurs reprises. En outre, 62% des personnes interrogées, jusqu'à présent épargnées par les discriminations, estiment qu'il est « certain » ou « probable » qu'elles le seront un jour. C'est au moment de l'entretien d'embauche qu'intervient la première situation de discrimination. Les personnes affirment dans leur grande majorité avoir été interrogés sur trois sujets : leur âge (81%), leur situation familiale (72% et jusqu'à 76% pour les femmes) et leur lieu de résidence (66% et 59% en ZUS).
 
Paradoxalement, les habitants des zones urbaines sensibles, déjà un peu moins nombreux que la population générale à estimer les discriminations dans l'accès à l'emploi comme fréquentes (76% contre 87%), perçoivent moins ces différents facteurs comme des inconvénients y compris pour des critères liés à l'origine et la couleur de peau. Seul le critère de la pauvreté révèle une plus grande inquiétude de la part de ces habitants. « Dire qu'on est discriminé, c'est afficher une forme d'exclusion sociale. Les individus en situation de vulnérabilité ont ainsi tendance à minimiser l'existence de discriminations », explique David Bourguignon, maître de conférences à l'université de Lorraine. Cependant, les résultats de l'enquête sont sensiblement différents lorsqu'il s'agit des diplômés résidant dans ces zones urbaines sensibles qui expriment clairement la perception d'un plafond de verre lié à leur origine. Les bacheliers et les diplômés du supérieur se montrent en effet plus sensibles aux discriminations que les personnes sans diplôme ou ayant un diplôme inférieur au baccalauréat et vivant également en ZUS. Avoir, par exemple, un nom à consonance étrangère est perçu comme un inconvénient par 49% des personnes sans diplôme, contre 75% des diplômés du supérieur.
 
L'ensemble des résultats traduit une forte sensibilité des chômeurs à l'égard des discriminations à l'embauche particulièrement dans un contexte de crise qui augmente le risque pour 84% des personnes. La lutte contre ces discriminations est jugée importante à la quasi-unanimité (93% et 62% la jugent même « très importante ») mais la plupart font état d'une absence quasi-totale d'information sur leurs droits. Il ressort de l'enquête une attente de mesures fortes des pouvoirs publics. 66% des personnes interrogées pensent en outre que les partenaires sociaux devraient être impliqués dans des actions de prévention. Pour Jean Bassères, directeur de Pôle Emploi : « ces résultats nous incitent à travailler sur le statut de chômeur et mieux appréhender les stéréotypes qui leur sont associés ». A l'occasion de la diffusion de cette enquête, une charte a été signée par plusieurs intermédiaires de l'emploi, publics et privés, dans laquelle ils s'engagent à lutter contre les discriminations et promouvoir l'égalité dans l'accès au travail.
 
Enquête sur la perception des discriminations par les demandeurs d'emploi.
 
Note de synthèse.
 
 
 

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