L'OIT est une institution spécialisée des Nations-Unies
ILO-fr-strap

Modules de formation à la sécurité chimique

5.
Transport et stockage

[ Table des matières ]
 
1. Ce qui se passe lors du transport de produits chimiques
2. Classification des marchandises dangereuses
3. Transport et le stockage de marchandises dangereuses
4. Organisation de la sécurité
Annexes
Bibliographie

Haut de la page

1. Ce qui se passe lors du transport de produits chimiques

Sur les lieux de travail, on utilise des quantités importantes de produits chimiques ainsi que d'autres produits pouvant présenter des risques pour la santé humaine et pour l'environnement.

La production industrielle s'effectue sur toute la surface du globe et l'on trouve des matières premières partout dans le monde. Le transport est donc une étape nécessaire pour assurer l'acheminement des produits jusqu'aux lieux de consommation. Les quantités de produits chimiques dangereux transportés et stockés se sont accrues avec les développements technologiques et l'évolution de la production.

Un accident survenant lors du transport de marchandises dangereuses peut avoir des conséquences catastrophiques. Aussi, des lois et des directives ont été introduites afin de protéger la population et l'environnement; toutefois, elles ne peuvent être efficaces sans une volonté des employeurs, des salariés, des transporteurs et des services d'inspection d'assumer leur part de responsabilité en respectant les recommandations et les directives en matière de transport et de stockage pour éviter les risques inutiles.

Les propriétés des marchandises dangereuses doivent être mentionnées clairement afin que les personnes exposées tout au long de la chaîne de transport en soient informées. Cette information doit toujours accompagner la cargaison afin que les personnes exposées puissent être conscientes des risques, éviter les mauvaises manutentions susceptibles de générer des accidents et porter des équipements de protection individuelle adaptés en cas de fuites.

Il est possible de transporter des marchandises dangereuses sans risques inutiles pour autant qu'elles soient manipulées correctement et avec les précautions nécessaires.

1.1 Qu'est-ce que des marchandises dangereuses?

Le terme de marchandise dangereuse s'applique aux produits explosibles, inflammables, toxiques, radioactifs, corrosifs ou nocifs sous une forme ou une autre pour l'homme, les animaux ou l'environnement. Par environnement, on entend les autres matières transportées, les véhicules assurant le transport, les bâtiments, le sol, les voies de communication (route, air, eau) et la nature en général.

Les conteneurs et emballages vides ayant contenu des marchandises dangereuses peuvent présenter les mêmes risques que la matière dangereuse elle-même, et doivent également être considérés comme des marchandises dangereuses.

50 pour cent des matières transportées sont dangereuses

Selon les statistiques des Nations Unies, la moitié des produits transportés appartiennent à la catégorie des marchandises dangereuses. Les produits pétroliers transportés par mer constituent une part importante de l'ensemble des produits transportés, mais le transport par route et par rail est également important.

A titre d'exemple, 85% du chlore, qui fait partie des produits chimiques à haut risque, est transporté par le rail.

Des quantités importantes d'autres produits à haut risque font l'objet de transports réguliers, notamment l'acide chlorhydrique, l'acide sulfurique, le dioxyde de souffre, l'acide nitrique, le phénol et le méthanol.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières

Les accidents majeurs provoquent bien sûr des dégâts importants, mais ce n'est pas tout: on oublie souvent que de faibles quantités de pétrole, d'essence, d'acides d'accumulateurs et de fluides de réfrigération sont quotidiennement libérées dans l'environnement. Même des déchets peu importants mais fréquents provenant des navires, des ménages, des véhicules ou des activités agricoles sont susceptibles d'augmenter la charge environnementale. Par exemple, dans certaines conditions défavorables, un litre de pétrole peut polluer 100'000 litres d'eau potable. Une fuite de fluide hydraulique lors du transport par route peut donner lieu à une pollution importante.

Pour éviter de s'exposer à des conditions dangereuses ou nocives, les recommandations et les consignes s'appliquant à la manutention, au stockage et au transport des marchandises dangereuses doivent être claires et sans équivoque.

Dans la mesure où toutes les personnes impliquées dans la chaîne de transport respectent les lois et les directives en vigueur et sont conscientes des risques liés au produit, le transport de marchandises dangereuses ne présente en général pas plus de risques que celui d'autres matières.

Figure 19

Figure 20

1.2 Situations à risque

Il existe toujours un risque de fuite lors du transport de marchandises dangereuses. Lors du mélange de substances incompatibles, il existe un risque de réaction chimique, susceptible de dégager suffisamment de chaleur pour provoquer un incendie ou une explosion et libérer des gaz dangereux. Un exemple est celui des nitrures d'azote toxiques sont formés lors de la décomposition du nitrate d'ammonium (contenu dans les engrais) en cas d'incendie. Autre exemple:les gaz toxiques qui se dégagent quand on utilise de la sciure de bois pour absorber des débords d'acide sulfurique.

Des fuites peuvent se produire dans les conditions suivantes:

  • lorsque l'emballage est insuffisant ou inadapté;
  • lorsque la manutention (le chargement, le déchargement, etc.) se fait sans prendre en considération le contenu (éventuellement en raison d'une absence de documentation);
  • en cas d'incendie du véhicule ou de la cargaison;
  • en cas de collision, de renversement ou de chavirement;
  • en cas de défaut dans l'étanchéité, ou de fermeture incomplète des vannes ou des raccords.

Il y a risque d'accident lorsque:

  • les véhicules transportant des marchandises dangereuses sont laissés sans surveillance;
  • le véhicule ou le chargement se met en mouvement, parce qu'il n'a pas été immobilisé ou amarré correctement;
  • le chargement se met à bouger lors du transport;
  • les fuites ne sont pas rapidement éliminées des véhicules ou des conteneurs;
  • les fuites ne sont pas bien nettoyées.

Des conditions particulières peuvent accroître les risques

Un produit chimique ou un mélange peut être intrinsèquement dangereux lorsqu'il entre en contact avec d'autres produits chimiques, y compris l'air, l'humidité ou l'eau. C'est le cas, par exemple, lorsque du carbure de calcium (utilisé dans la synthèse de l'acétylène et des produits pyrotechniques) entre en contact avec l'eau: il dégage de l'acétylène, un gaz très inflammable (utilisé pour le soudage au chalumeau), créant ainsi un risque d'explosion.

Il est également important de prendre des précautions lors de la manipulation, car l'ampleur des risques n'est pas toujours évidente. Si un kilogramme d'un certain produit présente un certain niveau de risque, le risque présenté par dix kilogrammes n'est pas nécessairement décuplé: il pourrait être comparable à celui d'un kilogramme, ou supérieur.

La pression à l'intérieur d'emballages hermétiques augmente sous l'effet de la chaleur (par exemple lors de l'exposition au soleil), et peut donner lieu à des réactions incontrôlées.

Des changements de température peuvent influencer la qualité d'un chargement ainsi que de son emballage.

Les recommandations en matière de dimensions des emballages et des quantités chargées doivent être respectées.

Les risques fréquents lors de la manutention de produits chimiques sont notamment:

  • les explosions;
  • les incendies et le dégagement de fumées;
  • les atteintes à la santé, qui peuvent être immédiates ou se manifester plus tardivement (empoisonnements, brûlures, allergies);
  • la pollution environnementale.

De nombreuses entreprises autorisent l'accès sans restriction à des véhicules propulsés par carburant diesel, croyant que ceux-ci ne peuvent pas provoquer l'inflammation de vapeurs ou de gaz. Elles sont dans l'erreur.

Quatre tonnes d'un hydrocarbure chaud et inflammable se sont répandues dans une usine lors de travaux de maintenance. Une locomotive diesel se trouvait à proximité. Les vapeurs inflammables ont été aspirées dans le tuyau d'admission d'air et la locomotive s'est emballée. Le conducteur a essayé de l'arrêter en coupant l'admission de carburant, ce qui est la manière habituelle de procéder en pareil cas, mais sans succès, car le produit en feu continuait à entrer dans la locomotive. Enfin, il y a eu un retour de flamme provoquant un incendie du liquide inflammable.

Voici un autre exemple fréquent d'incident de ce type:

Un semi-remorque à citerne a basculé parce que les compartiments arrière avaient été vidangés en premier. S'il n'est pas possible de maintenir la remorque attelée au camion, les compartiments avant doivent être remplis en dernier et vidés en premier, car le support normal ne peut, à lui seul, empêcher la remorque de basculer.

Figure 21

Figure 22

Figure 23

Figure 24

Figure 25

Haut de la page

2. Classification des marchandises dangereuses

Les Nations Unies ont publié un livre regroupant le travail d'un comité d'experts intitulé «Recommandations relatives au transport des marchandises dangereuses». Ces recommandations visent à présenter un schéma simple et pratique permettant le développement de réglementations nationales et internationales s'appliquant à différents modes de transport avec une certaine uniformité. Elles ont pour but d'assurer une chaîne de transport efficace, tout en assurant la sécurité des personnes, des biens et de l'environnement.

Dans le cadre de ces recommandations, on attribue aux marchandises un numéro d'identification, en fonction des classes de risque inhérents suivants:

  1. Matières explosibles
    1. Substances et produits présentant un risque d'explosion de masse
    2. Substances et produits présentant un risque de projection, mais pas de risque d'explosion de masse
    3. Substances et produits présentant un risque d'incendie et un risque mineur de souffle ou de projection, mais pas de risque d'explosion de masse
    4. Substances et produits ne présentant pas de risque significatif
    5. Substances très peu sensibles présentant un risque d'explosion de masse
    6. Substances très peu sensibles ne présentant pas de risque d'explosion de masse
       
  2. Gaz
    1. Gaz inflammables
    2. Gaz ininflammables; non toxiques
    3. Gaz toxiques
       
  3. Liquides inflammables
     
  4. Solides inflammables
    1. Solides inflammables
    2. Matières sujettes à l'inflammation spontanée
    3. Matières qui, au contact de l'eau, libèrent des gaz inflammables
       
  5. Matières oxydantes; peroxydes organiques
    1. Matières oxydantes
    2. Peroxydes organiques
       
  6. Matières nocives
    1. Matières toxiques
    2. Matières infectieuses
       
  7. Matières radioactives
     
  8. Matières corrosives
     
  9. Marchandises dangereuses diverses
     

Les propriétés des substances ou des produits chimiques influencent le choix des matériaux d'emballage. Les recommandations concernant les matériaux ainsi que la taille de l'emballage sont basées sur des essais et sur l'expérience. Les marchandises dangereuses des classes 3, 4, 5.1, 6.1, 8 et 9 ont été divisées en trois catégories d'emballage en fonction du degré de risque qu'elles représentent:

  • danger important - Groupe d'emballage I
  • danger moyen - Groupe d'emballage II
  • danger faible - Groupe d'emballage III

Le groupe d'emballage applicable à une substance donnée, ainsi que des directives relatives aux méthodes d'emballage, figurent dans les «Recommandations des Nations Unies relatives au transport de marchandises dangereuses» et dans de nombreuses dispositions nationales.

Afin de faciliter le travail en présence de matières présentant des risques multiples, une classification de «risque secondaire» est utilisée en complément de la classification du risque principal.

Les substances et produits appartenant aux classes 1, 2, 4.1, 4.2, 4.3, 5.2, 6.2 et 7 ont souvent plus d'une propriété présentant un risque, et sont sujettes à des restrictions supplémentaires.

Ces substances peuvent:

  • être explosives;
  • être susceptibles de s'enflammer ou de brûler spontanément;
  • libérer des gaz inflammables au contact de l'eau;
  • contenir des microorganismes infectieux dont on sait ou l'on peut penser qu'ils provoquent des maladies chez l'animal ou chez l'homme;
  • être radioactives;
  • être des gaz comprimés, condensés ou dissous sous pression, ou des peroxydes organiques.

Exemples des classes de risque:

Matière
ou
produit
Risques
Numéro
ONU
Nom et description Classe Risque
secondaire
3017 Pesticides organophosphorés, liquides, inflammables, dont le point d'éclair n'est pas inférieur à 23°C (déméton, fenthion, parathion) 6.1 3
1396 Poudre d'aluminium, non traitée en surface 4.3  
1005 Ammoniac, solution aqueuse contenant plus de 50% d'ammoniac 2.3 8
1789 Acide chlorhydrique en solution 8     
1011 Butane 2.1  

2.1 Classe 1. Explosifs

Cette classe regroupe des produits finis, des mélanges et des substances telles que les munitions, le TNT, la dynamite, la nitro-urée et les feux d'artifice.

Risques encourus

Un accident de transport comporte un risque aigu d'explosion. Le souffle peut être dévastateur, et les débris volants peuvent provoquer des dégâts importants.

La chaleur dégagée lors de l'explosion peut provoquer un incendie.

Certaines substances de cette catégorie sont toxiques, par exemple la nitroglycérine (contenue dans la dynamite), qui est également classée en tant que produit toxique et peut pénétrer dans le corps par voie percutanée.

De nombreuses restrictions s'appliquent au transport de produits finis ou de substances de classe 1, notamment en ce qui concerne les quantités et les températures limite. Par exemple, la dynamite ne doit pas être transportée avec des détonateurs.

Figure 26

Figure 27

2.2 Classe 2. Gaz

Cette classe regroupe:

  • les gaz comprimés;
  • les gaz liquéfiés;
  • les gaz liquéfiés réfrigérés;
  • les gaz comprimés qui sont dissous dans un solvant pour les besoins du transport.

Le terme «comprimé» s'applique aux gaz sous pression ne se trouvant pas sous forme liquide. Les gaz sont généralement stockés dans des cylindres. Lors de l'ouverture ou de la rupture des vannes, seul du gaz s'échappe. La pression du cylindre dépend de la nature du gaz qu'il contient. Les cylindres doivent toujours être maintenus dans la plage de température approuvée afin d'éviter un risque surpression pouvant donner lieu à une explosion. L'azote (classe 2.2), l'hydrogène (2.1), l'oxygène (2.2 et 5.1) et l'hélium (2.2) sont des gaz comprimés.

Les gaz compressés se trouvent à l'état liquide à une pression relativement basse. Les contenus s'échappent sous forme liquide et donnent rapidement lieu à la formation de nuages de gaz.

La taille du nuage peut être considérable. A titre d'exemple, un litre de gaz de pétrole liquéfié (GLP) forme jusqu'à 250 litres de gaz. Le GPL (constitué de propane, de butane ou d'un mélange des deux, le «gaz de cuisine») (classe 2.1), le propène (2.1), le chlorure de vinyle (2.1), les fréons et le gaz carbonique (2.2), le chlore (2.3 et 5.1) et l'ammoniac (2.3 et 8) sont des gaz couramment utilisés dans l'industrie, dont le transport de fait sous forme compressée.

Quelques gaz condensés sont stockés à des températures très basses et transportés dans des conteneurs dotés d'une très bonne isolation, appelés des «dewars»; ceux-ci doivent être munis d'un couvercle non hermétique afin d'éviter une surpression dangereuse. Ils présentent des risques particuliers liés à leur basse température: par exemple, les éclaboussures. d'azote liquide peuvent provoquer des gelures, et le nuage de gaz est asphyxiant.

Lors d'un accident ferroviaire, plusieurs wagons-citernes de propane liquéfié se sont renversés, et leur contenu s'est répandu. Le propane à commencé à s'évaporer à – 43° C - son point d'ébullition - refroidissant ainsi tout le voisinage. Plusieurs personnes se trouvant à proximité sont mortes gelées. Par chance, et grâce aux mesures de sécurité, le gaz de propane hautement inflammable n'a pas explosé.

L'acétylène est un exemple de gaz dissous (classe 2.1). Les cylindres d'acétylène sont garnis d'une matière inerte, très poreuse et non combustible, qui est ensuite «mouillée» par l'acétylène.

Les aérosols ainsi que les petits récipients contenant des gaz propulseurs inflammables font partie de cette classe.

Risques encourus

Les substances de classe 2 sont réparties entre trois catégories en fonction du risque premier présenté par le gaz.

2.2.1 Classe 2.1. Gaz inflammables

Cette catégorie comprend les gaz pouvant s'enflammer en présence d'une source d'ignition telle qu'une flamme ou une étincelle, lorsqu'ils sont mélangés à l'air dans des proportions inférieures ou égales à 13%, dans des conditions normales de température et de pression.

2.2.2 Classe 2.2. Gaz ininflammables, non toxiques

Sont compris dans cette catégorie les gaz susceptibles de remplacer l'oxygène et de présenter un risque d'asphyxie (l'azote, le gaz carbonique), ainsi que les gaz oxydants pouvant contribuer de façon plus favorable que l'air à la combustion d'autres matériaux (l'oxygène pur, par exemple).

2.2.3 Classe 2.3. Gaz toxiques

Appartiennent à cette classe les gaz suffisamment toxiques ou corrosifs pour présenter des risques d'atteinte à la santé (l'oxyde de carbone, l'oxyde d'éthylène, le sulfure d'hydrogène, le dioxyde de souffre et l'ammoniac). Les conteneurs de gaz toxiques ne doivent jamais être chargés ou stockés avec de la nourriture ou du fourrage.

Les gaz acides peuvent réagir avec les gaz alcalins, libérant de la chaleur et de la fumée, et pouvent présenter un risque d'incendie.

Certains gaz présentent plusieurs risques: ils peuvent être à la fois inflammables et toxiques (l'éther méthylique), ou corrosifs et toxiques (l'acide chlorhydrique, le phosgène, le chlore).

2.3. Classe 3. Liquides inflammables

Dans des conditions normales de température, un liquide inflammable peut libérer des vapeurs inflammables (par exemple le benzène, le kérosène, le toluène, le propanol et d'autres solvants organiques utilisés dans les pesticides). Cette classe comprend également des mélanges de liquides, ainsi que des liquides contenant des solides en solution ou en suspension (les peintures, les vernis, les laques, etc.). Les produits pétroliers et le pétrole brut appartiennent également à la classe 3.

Risques encourus

Les liquides inflammables présentent un risque d'incendie et d'explosion, et peuvent être impliqués dans des accidents nécessitant des travaux de dépollution importants (par exemple les accidents de pétroliers en mer).

La flammabilité d'un liquide dépend de plusieurs propriétés caractéristiques:

Le point d'éclair caractérise la température la plus basse à laquelle un liquide libère des gaz inflammables en quantité suffisante pour former, avec l'air, un mélange qui s'enflamme en présence d'une flamme ou d'une étincelle. Si le point éclair mesuré se situe en dessous de 60,5° C, la substance se voit attribuer la classe 3.

De nombreux liquides inflammables peuvent être chargés d'électricité statique, par exemple après s'être écoulés dans des conduites: ainsi, ils sont non seulement combustibles, main en outre susceptibles de générer des étincelles. Les conteneurs devraient être mis à terre lors d'opérations telles que le remplissage des citernes dans les stations-service.

Certains liquides inflammables présentent plusieurs risques: le sulfure de carbone est à la fois inflammable et toxique, et les solutions de formaldéhyde peuvent être à la fois inflammables et corrosives.

2.4. Classe 4.1 Solides inflammables

Cette classe comprend les solides facilement combustibles, les produits pouvant provoquer un incendie par friction et les produits susceptibles de développer des réactions spontanées. Le soufre, le phosphore rouge et les films de nitrocellulose sont des produits de cette classe que l'on rencontre fréquemment. Les exemples de produits pouvant développer des réactions spontanées sont les azocarbamides, la sulfohydrazine de benzène et des sels de diazonium. La sciure, la paille et le papier ne s'enflamment pas spontanément mais figurent dans cette classe en raison des exigences s'appliquant aux produits incompatibles spécifiées dans les procédures de chargement.

Figure 28

Figure 29

Figure 30

Risques encourus

Lors de la manutention de solides inflammables, de grandes quantités de poussières peuvent se développer. Ces poussières en suspension dans l'air peuvent donner lieu à des explosions de poussière.

De nombreux solides inflammables libèrent des fumées toxiques lors de leur combustion: par exemple, les fumées de combustion du soufre ou du phosphore rouge sont toxiques et corrosives.

La décomposition de substances spontanément réactives peut être provoquée par la chaleur, par le contact avec des impuretés ayant un effet catalytique (les acides, les bases, les composés de métaux lourds), le frottement ou l'impact. La décomposition peut donner lieu à l'émission de gaz ou de vapeurs toxiques. Afin d'assurer la sécurité lors du transport, on peut désactiver la substance à l'aide d'un agent diluant compatible.

2.5 Classe 4.2. Substances pouvant s'enflammer spontenément

L'huile de lin (utilisée dans les peintures), le copra, les déchets huileux du coton, le carbone et le phosphore blanc sont des exemples de substances pouvant s'enflammer spontanément au contact de l'air.

Risques encourus

Ces substances pourraient présenter une source d'ignition pour d'autres matières stockées ou les bâtiments où on effectue le stockage.

Par exemple, il y a risque d'incendie si des fuites d'huile de lin sont essuyées à l'aide de chiffons qu'on laisse ensuite sécher à l'air; les chiffons peuvent rester inactifs plusieurs jours avant de s'enflammer.

2.6 Classe 4.3. Substances dégageant des gaz inflammables au contact de l'eau

Les carbures figurent parmi les substances de la classe 4.3. De l'acétylène, gaz hautement inflammable, est libéré lors de l'adjonction d'eau au carbure de calcium. Lorsqu'il entre en contact avec l'eau, le sodium libère de l'hydrogène gazeux: la réaction est violente et dégage suffisamment de chaleur pour enflammer l'hydrogène. L'hydrogène brûle de manière explosive avec une flamme d'une température telle qu'elle peut provoquer l'inflammation des matériaux métalliques.

Les poudres d'aluminium et de magnésium, les poussières de zinc et certains hydrures métalliques appartiennent à cette classe.

Risques encourus

Outre les risques d'incendie ou d'explosion, les produits appartenant à cette classe sont susceptibles de réagir avec l'humidité de la peau humaine et provoquer des brûlures.

2.7 Classe 5.1. Matières oxydantes

Cette classe regroupe des produits tels que les chlorates, les chlorites, les nitrates, les nitrites, l'acide chromique et l'eau oxygénée concentrée.

Risques encourus

Ces substances doivent être manipulées avec précaution, en évitant toute chaleur et friction. Une substance oxydante contient au sein de sa structure chimique, de l'oxygène lié; celui-ci est libéré sous l'effet de la chaleur et peut réagir avec d'autres matériaux ou accroître l'incendie.

De nombreuses substances de cette catégorie sont sensibles aux impuretés. Une solution concentrée d'eau oxygénée commence à se décomposer dès que quelques écailles de rouille tombent dans le conteneur. Au début, la réaction est lente, mais elle va en s'accélérant; elle dégage de l'oxygène qui s'attaque aux matériaux métalliques, avec des effets dévastateurs pour le transport ferroviaire.

La décomposition de substances oxydantes peut également se traduire par la libération de gaz toxiques ou corrosifs, tels que les oxydes d'azote, identifiables grâce à leur couleur brun foncé ou brun jaune.

2.7.1 Classe 5.2. Peroxydes organiques

Cette classe regroupe les peroxydes de composés organiques. Ils ne doivent jamais être transportés ou stockés avec des matières combustibles. Des recommandations et des dispositions particulières s'appliquent à certains peroxydes en raison de leur forte réactivité. En plus des risques de décomposition explosive et d'incendie qu'ils présentent, ils sont sensibles à l'impact et à la friction. De nombreux peroxydes sont toxiques, et certains peuvent provoquer des réactions allergiques ou des lésions oculaires.

2.8 Classe 6.1. Substances toxiques

Les substances figurant dans cette classe sont susceptibles soit de provoquer la mort ou de graves atteintes à la santé, soit d'être nocives par ingestion, inhalation ou contact avec la peau. Les substances toxiques peuvent être des solides, des liquides ou des gaz. Les gaz toxiques figurent dans la classe 2.3.

Des exemples de substances appartenant à cette classe sont les cyanures, les composés de l'arsenic, les composés du mercure et du plomb, la nicotine, la toluidine, le chloroforme et les composés organostanniques.

Afin de comparer les différents risques encourus, on utilise la DL50 (dose létale pour 50% de la population examinée) et la CL50 (concentration létale pour 50% de la population examinée). Par DL50, on entend la dose à laquelle la moitié des animaux exposés lors d'essais en laboratoire meurent, alors que la CL50 désigne la concentration qui tue la moitié des animaux exposés à la substance, généralement par inhalation.

Il existe des limites acceptées pour les niveaux de toxicité déterminés lors d'essais chez l'animal, qui dépendent de la voie d'exposition.

Le groupe d'emballage dépend des quantités de produit chimique transporté et des différents niveaux de risque d'atteinte à la santé qu'il présente.

Des directives détaillées concernant les matériaux et les méthodes d'emballage figurent dans les Recommandations des Nations Unies relatives au transport de marchandises dangereuses, ainsi que dans les réglementations nationales.

2.9 Classe 8. Substances corrosives

La classe des substances corrosives est vaste et peut être subdivisée en acides, bases et autres matières.

Des exemples d'acides comprennent l'acide chlorhydrique, l'acide sulfurique et l'anhydride acétique. La soude caustique, la potasse, le carbonate de soude et le métasilicate de soude sont des bases. Parmi les autres  substances corrosives, on trouve le pentachlorure d'antimoine (utilisé pour l'imprégnation des textiles), la tétrachlorure de titane, le chlorure d'aluminium et les hypochlorites.

Le risque d'atteinte à la santé va de l'attteinte corrosive à l'irritation, selon la nature de la substance active et de sa concentration.

La corrosivité de la substance dépend de son pH, qui est une mesure de son niveau d'acidité ou d'alcalinité. L'échelle suivante montre comment classifier une substance du point de vue de sa corrosivité ou de son pouvoir irritant:

pH
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
très alcaline (soude caustique)
 
 
 
 
 
 
neutre (eau)
 
 
 
 
 
très acide (acide nitrique)

La valeur du pH figure souvent sur l'étiquette ou sur les documents qui accompagnent la substance.

Certains pays exigent la classification de solutions dont le pH est inférieur à 1,5 ou supérieur à 11,5, compte tenu de leurs propriétés corrosives.

Le pH de quelques substances couramment rencontrées en solution aqueuses est indiqué ci-après:

Concentration Substance Odeur pH Effet sur la peau
1% acide chlorhydrique forte ~0,6 légère sensation
1% acide
acétique
caractéristique ~2,8 aucun
1% hydroxyde de soude (soude caustique) aucune ~13,4 fort
1% ammoniac forte ~11,4 irritant

Les acides et les bases sont généralement transportés sous forme hautement concentrée, par exemple à 90-95% pour l'acide sulfurique, 65% pour l'acide nitrique, 30% pour l'acide chlorhydrique, 5à 0% pour la soude caustique et à 50% pour l'acide phosphorique. A de telles concentrations, la valeur du pH est sans importance, les substances étant de toute façon très corrosives.

Risques encourus

Ces substances peuvent attaquer et corroder de nombreux matériaux, par exemple les tissus, le papier et divers métaux. La décomposition se traduit souvent par un dégagement de chaleur et de gaz, y compris, dans certains cas, d'hydrogène hautement inflammable. Le choix du matériau d'emballage et de la méthode de chargement doivent être étudiés avec soin, les effets d'une corrosion ne pouvant apparaître que beaucoup plus tard.

Le mélange accidentel de différents produits corrosifs peut, dans certains cas, donner lieu à des réactions violentes avec dégagement de grandes quantités de gaz.

Dans le cas de bases fortes, il existe une période de latence avant qu'une sensation de brûlure n'apparaisse sur la peau: il est alors trop tard, les dégâts sont faits. Le contact d'acides forts avec la peau provoque une sensation immédiate. Ces deux types de substances corrosives peuvent provoquer des graves lésions cutanées.

En cas de projections de substances corrosives dans l'œil, il est nécessaire de rincer immédiatement et abondamment avec de l'eau (durant au moins 15 minutes) et de consulter un médecin.

Les substances corrosives peuvent aussi présenter d'autres risques. Le chlorure de benzyle, par exemple, est à la fois toxique et corrosif, et la cyclohexylamine est corrosive et inflammable.

2.10 Classe 9. Marchandises dangereuses diverses

Il s'agit de substances et de produits fabriqués présentant, lors du transport, des risques non définis par les autres classes.

Les matériaux magnétiques peuvent, par exemple, être classés dans cette catégorie, le magnétisme pouvant influencer les systèmes de navigation des avions.

Les PCB (biphényles polychlorés) sont placés dans la classe 9 du fait du risque qu'ils présentent pour l'environnement.

La neige carbonique (le gaz carbonique sous forme solide) peut s'évaporer en dégageant des fumées asphyxiantes qui déplacent l'oxygène de l'air dans des espaces confinés tels que les soutes de navires et les caves de stockage.

L'amiante peut provoquer une atteinte des poumons. Les effets sur la santé ne sont pas immédiats, les lésions n'apparaissant qu'au bout de nombreuses années. Aussi, l'amiante ne fait pas partie de la classe 6.1, mais de la classe 9.

Les solutions concentrées de formaldéhyde sont inflammables; toutefois, si elles sont diluées avec de l'eau, leur point d'éclair est supérieur à 60,5 ºC, limite définie pour les produits inflammables. Les autres risques, tels que les réactions allergiques cutanées, restent présents.

Haut de la page

3. Transport et le stockage de marchandises dangereuses

A chaque fois qu'il s'agit de transporter des marchandises dangereuses, il convient de prendre les mesures destinés à s'assurer que les risques potentiels sont communiqués de manière adaptée à toute personne pouvant entrer en contact avec les matières lors du transport. Ceci peut se faire par un marquage et un étiquetage des conteneurs signalant les risques de la cargaison, par la reprise de ces informations dans les documents accompagnant le transport, et par des pancartes apposées sur les véhicules ou les conteneurs.

3.1 Etiquettes, marquage, documentation

Chaque emballage doit porter le nom du produit (désignation), la classe de risque et le numéro ONU, suivi de la référence du groupe d'emballage (lorsqu'elle est disponible), par exemple:

ALCOOL ALLYLIQUE 6.1 UN 1098 I

L'étiquetage est basé sur la classification des marchandises dangereuses selon les neuf classes décrites plus haut.

Les instructions détaillées concernant la manière de classer les marchandises dangereuses figurent dans les accords internationaux ainsi que dans les dispositions nationales.

Les étiquettes doivent être apposées sur les conteneurs et les véhicules de manière à ce qu'elles soient clairement visibles.

Lors du transport de marchandises dangereuses, les pictogrammes d'avertissement doivent figurer sur chaque conteneur.

En principe, une seule étiquette de classe de risque doit être apposée sur le conteneur. Toutefois, si la substance ou l'article présente plus d'un risque significatif, par exemple l'incendie et l'intoxication, l'emballage doit porter des étiquettes mentionnant les risques secondaires importants.

Par exemple:

Etiquette
primaire:
    Etiquette
secondaire:
Méthanol
   
Peroxyde de dibenzoyle

Les étiquettes spéciales mentionnant les conditions de transport sont:

Maintenir au sec
   
Haut
   
Fragile

La documentation pour le transport des marchandises dangereuses doit contenir:

a) Un document de transport indiquant

  • la désignation du produit transporté;
  • la classe, et lorsqu'elle est attribuée, la catégorie au sein de cette classe;
  • le numéro ONU, et lorsqu'il est attribué, le groupe d'emballage pour cette matière;
  • la quantité totale de marchandises dangereuses concernée par le document (exprimée sous forme de volume, de masse ou de pouvoir explosif net, selon les conditions qui s'appliquent);
  • le nom et l'adresse de l'expéditeur et du destinataire.

Par ailleurs, il y a lieu de mentionner:

  • d'autres informations jugées nécessaires par les autorités nationales, telles que le point d'éclair;
  • en cas de transport de marchandises dangereuses en vue de leur élimination, la désignation doit être précédée du mot «DéCHET».

b) Déclaration ou certificat attestant du fait que les marchandises proposées conviennent pour le transport, et qu'elles sont correctement emballées, marquées et étiquetées.

Figure 31

Figure 32

Figure 33

Figure 34

Figure 35

3.2 Exigences en matière de véhicules

Le transport routier peut s'effectuer en vrac, en conteneurs ou en fûts.

Les exigences techniques détaillées pour les différents modes de transport figurent généralement dans la réglementation nationale.

Le transporteur doit s'assurer que les documents suivants sont joints:

  • document de transport (lettre de voiture);
  • déclaration selon laquelle l'emballage et l'étiquetage ont été effectués de manière conforme;
  • carte d'urgence (instructions écrites en cas d'accident ou d'urgence pouvant survenir lors du transport);
  • certificat de formation du conducteur;
  • certificat d'agrément délivré par les services effectuant l'inspection technique de la citerne et du véhicule;
  • étiquettes et panneaux de signalisation pour le véhicule;
  • certificat d'emballage pour le conteneur.

Chaque unité de transport contenant des marchandises dangereuses doit être munie:

  • d'équipements de lutte contre le feu (choisis en fonction de la nature du chargement);
  • d'une boîte à outils permettant d'effectuer les réparations d'urgence sur le véhicule;
  • d'au moins un sabot d'arrêt (frein mécanique) d'une dimension adaptée au poids du véhicule et à la grandeur des pneus;
  • de deux indicateurs lumineux de couleur ambre indépendants du système électrique du véhicule;
  • de panneaux de signalisation, en fonction des matières transportées;
  • d'équipements de protection (protection individuelle, matières absorbantes pour les fuites, etc.).

3.3 Marchandises dangereuses incompatibles

Des instructions détaillées concernant les marchandises dangereuses classées peuvent aussi comporter des restrictions s'appliquant au transport de matières spécifiques dans le même véhicule, ou imposer des distances minimales entre les emballages de deux matières.

Les personnes responsables du chargement doivent tenir compte des informations figurant sur les emballages et sur les documents de transport. L'ouverture des conteneurs ou des emballages au cours du transport ou du stockage intermédiaire n'est pas autorisée.

Une fois l'étiquetage correctement réalisé, le personnel assurant le chargement peut utiliser les symboles clé pour décider de la façon d'effectuer le chargement dans le respect de la réglementation et de manière sûre.

3.4 Limitation des quantités

Les marchandises dangereuses exigent un traitement particulier, des équipements spéciaux, des équipes de transport supplémentaires et une surveillance lors du stockage, de la manutention et du stationnement, ainsi que lors du chargement et du déchargement.

Les informations détaillées figurant dans les accords internationaux et dans les dispositions nationales spécifient la limitation des quantités s'appliquant à certaines substances dangereuses. Ces quantités maximales peuvent être transportées en une unité de transport, et toutes les précautions particulières mentionnées plus haut ne s'appliquent plus nécessairement.

Ces limites figurent dans les Recommandations des Nations Unies relatives au transport des marchandises dangereuses. L'Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route les présente de manière plus détaillée.

Haut de la page

4. Organisation de la sécurité

Les mesures de sécurité doivent être prévues dès la demande d'autorisation de transport et jusqu'à la livraison finale, y compris le nettoyage ultérieur du véhicule.

Le personnel concerné à tous les niveaux doit être bien informé et assumer sa part de responsabilité.

Les mesures de sécurité doivent comprendre les aspects organisationnels, personnels et techniques, et l'importance d'une bonne collaboration entre tout le personnel impliqué doit être soulignée.

La collaboration entre les employeurs et les salariés est primordiale. La collaboration avec les autorités responsables au plan local, les services de santé et l'inspection du travail est également importante pour assurer un bon échange des informations et la planification des urgences.

Figure 36

Figure 37

Figure 38

Figure 39

Figure 40

4.1 Organisation de la communication en matière de sécurité

Une bonne communication tout au long de la chaîne de transport constitue le fondement de toutes les autres mesures de sécurité.

Les mesures de sécurité visent à:

  • mettre en évidence les problèmes pratiques soit sur lieu de travail dans son ensemble, soit lors de tâches individuelles;
  • créer un forum de discussion pour ces problèmes et rechercher des solutions destinées à améliorer la santé des travailleurs et à réduire les pertes;
  • examiner les risques liés au travail, les effets de ces risques et les solutions visant à les minimiser;
  • établir une liste de priorités en matière d'améliorations à apporter, prenant en compte le temps et les moyens nécessaires;
  • s'assurer de l'application correcte des mesures pratiques et du fait qu'elles contribuent à améliorer la situation;
  • encourager les bonnes pratiques en matière d'ordre et de propreté dans l'environnement de travail.

Ces mesures concernent toutes les personnes impliquées sur le lieu de travail. On pourrait confier cette tâche à un comité comprenant des représentants de l'ensemble des parties de l'entreprise de transport.

Ce comité pourrait envisager les plans d'urgence et la formation à la sécurité. Il y a lieu d'encourager et de discuter les idées émanant à la fois des employeurs et des salariés.

4.2 Organisation des mesures de sécurité

Commande de transport, réservation

Lors de l'acceptation d'une commande de transport, il y aurait lieu déjà de s'enquérir de la nature éventuellement dangereuse des marchandises.

Si le lot comprend des marchandises dangereuses, ou si l'on soupçonne leur présence, il faut rappeler à l'expéditeur la nécessité d'étiqueter les marchandises conformément à la réglementation et de préparer les documents comprenant les instructions, en cas d'urgence ou de fuite, dans la langue du pays.

Certaines entreprises ont élaboré des listes de contrôle traitant des différents aspects de l'information, permettant à l'expéditeur de caractériser le chargement dans des termes visant à faciliter la communication entre les différentes étapes de la chaîne de transport.

Si la marchandise est transportée dans un conteneur citerne ou en vrac, un contrôle spécial devrait être effectué pour s'assurer que le véhicule est correctement équipé, que les panneaux de signalisation appropriés ont été choisis, que le véhicule, les tuyaux et les conduites sont vides et propres et que les équipements de protection sont adaptés aux risques présentés par le chargement (notamment le choix du filtre du masque à gaz du conducteur).

Le chargement

Avant de quitter l'aire de chargement, il faut vérifier tous les documents. Afin d'éviter toute confusion en cas d'urgence, il ne faut jamais garder de vieux documents dans le véhicule. Il faut s'assurer que la documentation est complète. S'il est prévu de passer une frontière, il faut vérifier que les consignes en cas d'urgence existent dans les langues appropriées. Les emballages et les conteneurs ne doivent pas être endommagés, et les quantités effectives doivent correspondre à celles mentionnées dans les documents. Les marchandises dangereuses doivent toujours être bien arrimées afin d'éviter tout mouvement de la cargaison lors du transport, et elles ne doivent pas être chargées à proximité de produits alimentaires ou de fourrage. Les panneaux de sécurité doivent être apposés sur le véhicule.

Il faut se souvenir de mettre à la terre afin d'éviter l'électricité statique, et de porter les équipements de protection individuelle lors du chargement ou du déchargement de citernes de marchandises dangereuses.

Un croquis du chargement montrant où se trouvent les marchandises dangereuses permettrait de gagner du temps lors du déchargement.

Le déchargement et le transbordement

Il faut vérifier que les documents accompagnent toujours la marchandise. Afin d'éviter les risques inutiles, il faut prévoir un stockage intermédiaire, en fonction de la classe des produits, pour qu'il n'y ait aucun contact entre produits chimiques incompatibles. Une liste de contrôle pour le transbordement est un auxiliaire utile pour les travailleurs de l'aire de stockage et contribue à améliorer la sécurité.

Certaines marchandises dangereuses, telles que les explosifs, les peroxydes organiques et l'acide toluènesulfonique, nécessitent une surveillance constante. D'autres marchandises dangereuses exigent une surveillance limitée lors du stationnement dans une zone contrôlée ou isolée, lorsque le volume dépasse les quantités spécifiées.

La livraison

Il faut s'assurer que les marchandises dangereuses chargées ne se sont pas déplacées et que les emballages ou les conteneurs ne fuient pas. En cas de fuite, il faut suivre les instructions de nettoyage figurant dans les documents accompagnant la livraison.

Les marchandises dangereuses ne peuvent être livrées qu'à des personnes autorisées et ne doivent pas être laissées sans surveillance.

Il faut vérifier que les désignations et les quantités de marchandises correspondent à celles figurant dans les documents. En cas de transport de liquides dans un conteneur citerne, il faut vérifier l'absence de fuites au niveau des tuyaux et des raccords. Il faut surveiller les opérations de déchargement pour éviter des débords.

Il ne faut pas oublier de remettre les documents au destinataire de la livraison et d'enlever les panneaux de signalisation de danger dès qu'ils ne sont plus nécessaires.

4.3 Responsabilités

Il est de la responsabilité de l'expéditeur de s'assurer que:

  • la marchandise est classée conformément aux règlements nationaux et internationaux
  • les restrictions concernant le transport de certaines marchandises sont respectées;
  • les marchandises sont emballées et marquées correctement;
  • les documents nécessaires accompagnent les marchandises.

Les responsabilités du transporteur sont:

  • d'équiper le véhicule conformément aux exigences nationales et internationales;
  • de s'assurer que les travailleurs et les conducteurs sont formés au transport de marchandises dangereuses;
  • de planifier le transport, en d'autres termes de choisir le parcours de manière à éviter les zones à forte densité d'habitation, et de prévoir une surveillance lors du stationnement.

Le conducteur du véhicule, quant à lui, doit:

  • avoir à portée de main les documents concernant le chargement;
  • accepter de prendre en charge uniquement des conteneurs non endommagés, marqués ou étiquetés;
  • vérifier qu'il dispose des informations complètes concernant les détails du transport;
  • suivre les instructions qu'on lui donne, concernant notamment le port des équipements de protection individuelle, et ne pas entreprendre seul certaines tâches.

Exemples d'étiquettes (en anglais)

Figure 41

Figure 42

Figure 43

Figure 44

Figure 45

Haut de la page

Annexes

Annexe 1. Règles communes s'appliquant à tout type de transport de marchandises dangereuses
Annexe 2. Limitations des quantités
Annexe 3. Matières pour lesquelles une surveillance est exigée
Annexe 4. Etiquettes et documents pour le transport de marchandises dangereuses
Annexe 5. Numéros d'identification des dangers devant figurer sur les panneaux

Haut de la page

Bibliographie

Le module de formation est basé sur le matériel de formation suédois:

ARBETARSKYDDSNÄMNDEN, Transport av farligt gods, Sjuhäradsbygdens Tryckeri AB, Boras 1985, ISBN 91-574-1346-0

ARBETARSKYDDSNÄMNDEN, Handbok för vägtransport av farligt gods, Stockholm 1993

BIT, Bureau International du Travail, Encyclopaedia of Occupational Health and Safety, vol.I - III, Genève 1983

PISSC, Programme international sur la sécurité des substances chimiques et CCE, Commission des communautés européennes, Fiches internationales de sécurité chimique

Kletz, T.A., What Went Wrong? Case Histories of Process Plant Disasters, Gulf Publishing Company, Houston 1988

NATIONS UNIES, Transport de marchandises dangereuses, 8e éd., New York 1993

NATIONS UNIES, Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route (ADR) et protocole de signature, New York 1992

[ Table des matières ] Haut de la page

 

 

Mise à jour par CD. Approuvée par EC. Dernière modification: 30.11.2004.